Se dire oui est un acte de foi et de courage.
se dire oui, c'est renoncer à contrôler ce qui peut émerger de soi, et l'accueillir inconditionnellement.
Se dire oui, c'est vouloir retrouver le goût qu'on a toujours cherché, consciemment ou non chez l'autre... et c'est aussi un travail de longue haleine.
Parce qu'alors, il va falloir se confronter à la question suivante:
Est-ce que je suis "assez", à mes propres yeux.
Et la réponse troublante et criante est le plus souvent " non".
- Les gens ne sont pas obligés de m'aimer, de me respecter, de m'apprécier.
Au bout du compte, quand je me regarde dans un miroir, est-ce que j'aime, respecte ou admire qui j'ai en face de moi? -Simone Grace Seol
Le plus souvent, nous avons à notre égard des jugements très durs: nous nous détestons, nous nous méprisons, nous nous diminuons bien plus que ce que nous ferions à autrui: c'est souvent un signe que nous avons internalisé beaucoup de violence, de codes de société auquel nous avons adhéré malgré nous.
Et même de belles valeurs peuvent être utilisées en nous pour nous maltraiter.
Ce point-là m'interpelle beaucoup, car comme tu le sais si tu as parcouru quelques articles, le thème de l'intégrité est un thème sur lequel je travaille depuis des années.
Or l'un des outils pour se réaligner est de prendre le temps de définir ses valeurs, et de commencer à faire des choix en fonction d'elles.
Mon observation personnelle est que si ce processus est fait uniquement comme un processus mental, alors il est voué à l'échec, ou à toute une palette de désamour, de rejet ou de haine de soi.
Mes mots sont forts, je sais, mais sachant que beaucoup de valeurs ont été léguées par notre éducation, notre background familial et social, c'est justement un vivier d'émotions contradictoires.
En réalité, il est intéressant de faire cet exercice à titre indicatif.
Ecrire les valeurs qui résonnent pour nous, celles auquel on tient nous permet d'avoir un faisceau dans lequel expérimenter notre humanité.
Mais le véritable travail est plus profond. Les valeurs qui émergent de notre Essence ne sont pas nécessairement les mêmes que celles qui nous ont été transmises.
Il est ainsi très fréquent qu'on se détache de certaines valeurs et qu'on se rendent compte qu'on incarne naturellement d'autres valeurs que celles auxquelles on avait pensé de prime abord.
Je me souviens d'une discussion avec une amie sur les vertus: les rechercher, les incarner...
Et le paradoxe sur lequel nous sommes toutes les deux tombées, c'est que pour incarner , il faut détendre son attachement à des absolus. Les valeurs sont des absolus.
Plus nous avons une idée de ce qu'elles devraient être et à quoi elles devraient ressembler dans la réalité et plus nous nous rigidifions.
Plus nous acceptons de renoncer aux absolus comme étant des extrêmes, et plus nous découvrons qu'en nous les valeurs existent par elles-même et qu'elles connaissent un chemin que notre mental ne saurait trouver.
Il s'agit de se laisser guider plutôt que de décider de la route...
Et pour se laisser guider, nous devons apprendre à nous respecter suffisamment pour se dire Oui.
C'est un acte fort et courageux que de se dire oui avec consistance.
Car nous sommes nombreux.ses à avoir peur de ce que nous sommes, de qui nous sommes. Il y a chez beaucoup de personnes la croyance qu'au fond, nous serions mauvais.
D'ailleurs, c'est cette croyance de fond qui souvent maintient l'humanité sur la tranche, à la limite de disparaitre: car d'un point de vue collectif, beaucoup de personnes sont persuadées que l'humain est mauvais et tant qu'elles sont fixées sur cette polarité, elles souhaitent secrètement la fin du monde.
Il me semble que comme souvent, la question n'est pas de savoir si nous sommes bons OU mauvais, mais de comprendre que nous sommes les deux simultanément.
Et commencer à nous focaliser sur ce que nous savons faire naturellement, incarner naturellement peut nous permettre de contribuer davantage qu'en focalisant sur nos aspects sombres.
Accepter les aspects sombres permet cependant de mieux les comprendre et de les détendre: car refouler des parts de nous est l'une des raisons de nos excès ...
Pour moi, ce dire Oui ne signifie pas qu'on va faire n'importe quoi, mais qu'on va se tenir la main pour accueillir les élans, les intuitions et les exprimer. Il s'agit de se dire oui à un niveau de l'âme, de l'être, de l'Essence et non de la personnalité et des différents aspects de l'égo.
C'est dur. C'est vraiment dur de commencer à accueillir les sentis profonds. C'est remuant car le plus souvent invérifiable.
Je vais partager ce qui m'agite ces derniers temps.
C'est une recherche de lieu où me sentir bien.
C'est une recherche subtile car elle ne repose pas sur des arguments du style " il me faut une maison comme ci, un paysage comme ça, etc ..."
Cela repose sur un sentiment subjectif et intérieur, mais pour moi bien réel.
C'est un sentiment que j'ai depuis longtemps: certains lieux me parlent et d'autres non. C'est surprenant parce que je m'attache à ces lieux, ces arbres, cette nature comme je le ferai d'un humain, et je ressens un deuil quand je m'en arrache.
Il y a des lieux qui restent en moi, longtemps: c'est le cas de l'île où j'ai grandi: vibratoirement, c'est ma maison, mais les choix de vie m'ont amenée à vivre ailleurs et je ne saurais mettre dans la balance la vie de mes propres enfants contre cette vibration chère qui me manque.
Alors il s'agit pour moi de créer la maison vibratoire dont j'ai besoin.
Ce qui est intéressant, c'est que ça fait des années que j'essaie! j'ai créé des rituels, des espaces en moi pour être bien où que j'aille et pendant un temps, je me suis dit que cela fonctionnait.
Cette année, néanmoins, quelque chose crie davantage en moi: je me suis mentie tout ce temps? , peut-être..., ou bien j'ai maintenant besoin d'autre chose:
à chaque période de vie ses outils.
C'est maintenant qu'il est temps d'être installée dans un lieu vivant, vibrant, communiquant.
C'est la recherche en cours.
C'est la recherche de ma vie d'aujourd'hui.
Alors il y a plusieurs mouvements: le mental qui cherche des solutions: déménager? où, comment , pourquoi? et les enfants? et leur équilibre? et mon compagnon? etc....
Et puis des tentatives de négociations: peut-être que je peux patienter encore, peut-être que je pourrais juste voyager et que ça irait, peut-être, peut-être, peut-être...
Et puis la réalité: je ne sais pas.
Accueillir cette vibration en moi, qui cherche son lieu me réouvre à une nouvelle sensibilité.
Et si c'était ça, le chemin, l'apprentissage: et si c'était ouvrir plus grand la porte à ce que ça dit en moi, et puis c'est tout?
il y a de nombreuses choses qui évoluent constamment: des portes s'ouvrent, d'autres se ferment... la question est:
Est ce que j'accepte ça, et ce que j'accepte de ne pas savoir et de regarder les portes s'ouvrir?
Ou est-ce que j'accepte de me mettre en mouvement pour ce que je crois, en moi?
Plus encore que ce que je crois, ce que je sais.
Je sais cette vibration. Je la sais dans mes cellules. Je la sais.
C'est là que je me trouve actuellement.
Dans la vibration que je sais.
C'est cette vibration qui s'amplifie, qui me pousse à créer , à changer mes offres, à oser plus et différemment.
Cette vibration que je sais est maintenant la guide de mes tendances prochaines.
Elle est forte et sauvage et maitrisée et silencieuse. Elle est de ces forces qui creusent les montagnes avec patience ou emporte tout dans un ouragan. Elle est un goût de la Nature déployée.
Elle est.
Elle soupire et murmure et s'éveille.
Elle me faisait sentir à quel point toute ma vie ou presque j'ai minimisé mon impact auprès des autres.
C'est vrai, j'ai toujours atténué mon impact, masqué, saboté, morcelé pour ne pas que ça fasse " trop".
De fait, on ne m'a jamais dit que j'étais " trop".
Ces derniers temps le rempart de la rationalité lâche. Cela ne me rend pas irrationnelle pour autant 😅 ! Simplement, ça me montre la vitalité que j'ai retenue, et ma créativité.
C'est ça qui est en cours. Un retour à la vitalité.
C'est ça aussi le retour vers l'intégrité: réclamer la vitalité, la vie qui est la nôtre depuis toujours.
C'est maintenant qu'il est temps de lâcher les brides, se dire oui, c'est ça.
Se lâcher la bride, se pardonner d'être qui on est et jouir de ce que nous sommes, comme un hommage à la Vie, à Dieu, à la Source, à l'Univers.
Nous sommes ce que nous sommes, et ce, sans raison.
Nous sommes parce que nous sommes.
Nous sommes.
Nous sommes la Vie, nous sommes des Oui.
Oui à la Vie qui nous traverse.
Oui.