Qu'on le veuille ou non, l'accompagnement des êtres, des humains de tout âge et de toute origine touche au domaine politique.
Pour planter le décor, je fais partie des personnes qui s'y intéressaient peu, à la Politique. L'impression de ne rien comprendre aux blablas, aux décisions, aux répercussions quand elles sont prononcées à grande échelle. C'est une de mes hontes, à vrai dire... Mais en devenant maman, peu à peu, j'ai appris à m'intéresser d'avantage à tout ça.
Je ne serai jamais une experte, ou une spécialiste et je n'ai généralement pas d'opinion tranchée, mais je ne peux pas dire que ma conscience politique ne se réveille pas.
Elle s'est réveillée au contact des familles que j'ai rencontrées depuis 14 ans.
Quand on observe de près, voire de très près, on s'aperçoit des coûts humains des décisions appliquées dans la société, dans les entreprises, dans les hôpitaux, dans les écoles.
Dès que des protocoles sont appliqués de façon non consciente, il y a des distorsions douloureuses qui s'installent le long de la chaine.
Ici, des enfants maltraités, là des femmes dont la santé mentale n'est pas soutenue, des hommes épuisés et contraints de produire toujours plus...
Le pire, c'est qu'à force d'évoluer dans des systèmes complexes bien plus grand que nous, on ne sait plus bien à qui jeter la pierre.
Au dirigeant qui manque d'empathie? Ce serait négliger ce qui l'a mené là: son éducation peut-être, ses propres blessures, l'engouffrement dans cette économie effrenée qui génère tellement de stress...
Nous sommes les produits de tellement de paramètres !
Déjà à l'époque, quand j'accompagnais les familles, je voyais l'impact que les prises de conscience pouvaient entrainer:
A l'origine en voulant se mettre à l'écoute de leur enfant et leur offrir un climat de respect, les parents finissaient par se questionner sur leur valeurs, sur leur jobs, sur leurs places...
Car pour offrir d'un environnement sain, on en vient à questionner toutes les strates: les mots, l'alimentation, les croyances, les soins, les choix éducatifs et il en faut du courage, à ces familles pour petit à petit ajuster leur environnement.
Il faut reconnaitre aussi leur capacité à accepter d'affronter les pressions diverses , internes ou externes, et à avancer quand même.
Il faut reconnaitre aussi leurs doutes, leurs peurs de ne pas y arriver, leurs découragements , et leurs conclusions que cette cohérence a un prix.
Parfois, au fil de la route, ce sont des fragilités psychiques qui se révèlent.
Le mot fait peur, pourtant au delà de tout diagnostic, il y a encore beaucoup de choses à dire sur les mécaniques entre notre alimentation, notre environnement, le fonctionnement de notre cerveaux, de nos neurotransmetteurs, de notre assimilation des acides aminés... il y a des choix à faire sur nos modes de vie, et c'est bien pour ça que ça finit par jouxter l'économie et la politique!
Hier, c'était la journée mondiale de prévention pour la santé mentale.
Aujourd'hui, c'est la journée des femmes noires.
Il y a non seulement du chemin pour augmenter la conscience sur la santé mentale, mais encore du chemin pour vérifier que cet accès aux soins et aux connaissances est disponible pour tous et toutes.
Les femmes noires, malheureusement font partie des personnes les moins bien accompagnées. D'autres minorités également.
C'est douloureux de constater encore et encore à quel point les mutations de la société sont lentes.
C'est douloureux de constater à quel point, malgré toutes les technologies, nous ne sommes pas devenus meilleur humainement.
Douloureux de constater que la Bienveillance a plusieurs vitesses.
Partout, de l'urgence qui fait qu'on colmate au mieux, au pire. Il est vrai que prendre la question à la racine changerait beaucoup de choses dans perception, et rendre intolérable de voir l'inertie qui nous empêche de trouver des voies de réelles améliorations.
Quand des personnes viennent me rencontrer, je ne sais pas les remettre sur pieds pour qu'elles retournent dans leur système de pression, soit au coeur même de leur famille, soit dans leur société.
Je ne sais que les soutenir pour qu'elles fassent face à leur vérité , et qu'elles trouvent le courage en elle de façonner leur vie pour exprimer ce qu'elles sont.
Je sais que généralement, dans quelques années de là, elles auront déplacés l'équivalent de montagnes.
Elles auront questionné leur vie, leur couple, leur corps, leur place, leur job et même leurs enfants.
Les femmes ont autant un désir de réalisation que les hommes et leur vision peut compléter les compétences développées par ces derniers pour non seulement rêver une nouvelle société, mais aussi la bâtir, avec au coeur des intentions le Vivant.
Favoriser la Vie plutôt que le profit.
Favoriser la reliance à notre entourage plutôt que de vouloir toujours plus.
Cultiver la beauté, la présence et partager la grâce.
Nous avons besoin d'apprendre à travailler autrement pour proposer un autre monde aux jeunes générations.
Nous avons besoin d'oser le courage de nos intuitions profondes, et de prendre le risque de les amener à la Vie.
Et ça peut bousculer beaucoup beaucoup de choses. Inévitablement, ça le fera.
Ça le fait déjà.
Ce sont des processus qui peuvent être douloureux, mais au bout de quelques années, il y a de plus en plus de cohérences _ enfin! dans ce monde dissonant _ .
C'est à nous de voir, de nommer les dissonnances pour commencer à rétablir des vibrations, des mots, des actions qui sonnent justes.
Et je dirais qu'il y a une obligation d'humanité encore plus importante quand on est en charge de nombreux êtres humains, que ce soit dans la famille ou dans une entreprise.
Reconnecter les personnes à leur vérité est une ressource en réalité, car c'est là que peuvent émerger enfin des idées innovantes, de nouvelles façons de faire plus simples et plus vivantes/ vivifiantes.