Hier, je te parlais de puzzle...
Et si, le puzzle n'était ni à comprendre ni à compléter?
Et s'il se complétait de lui-même?
Alors oui, on apprend que revenir dans le temps présent, c'est important, mais la majeure partie du temps, notre mental résiste:il a besoin de maintenir sa linéarité, et ne supporte pas d'être dans le non-temps.
Parce que souvent, le présent, c'est le goût qu'il a: un goût de non-temps.
Dans cet espace, il n'y a plus de puzzle, plus de quête, plus de volonté ou de souffrance à tendre vers une direction.
Certaines techniques peuvent aider à le détendre...
A partir de là, on apprend à habiter tous les espaces: ceux de la relativité comme de l'absolu. Ceux habités par le mental, ceux habité d'une Présence sans nom.
Il n'y a pas l'un ou l'autre, il y a tout en même temps, et notre attention qui se fixe sur l'un ou l'autre, avant d'être capable, elle-aussi, de s'assouplir jusqu'à contempler plusieurs choses en même temps.
Dans cet espace, on découvre avec curiosité que finalement, on ne sait pas vraiment qui on est. Les références s'estompent pour laisser la place à un être dont les potentiels s'expriment en fonction des besoins. La fluidité, c'est de renoncer à savoir, à prévoir et à se laisser agir. et s'apercevoir qu'il y a une cohérence, une douceur soutenante souvent inaccessible par la voie du mental.
Relativement fréquemment, je vis ces états à la fois extraordinaires et accessibles à tous ( n'est-ce pas merveilleux? ) ... mais je dois dire que je ne comprenais pas comment vivre ça dans les actions quotidiennes. Longtemps ça a été des fenêtres, des aperçus, puis à nouveau, le quotidien/mental linéaire et son lot de décisions à prendre. Maintenant, de temps en temps, je sens comment ces réalités s'entrelacent. Je ne sais pas encore le décrire, mais je sens qu'il s'agit d'un chemin de simplicité auquel le mental complexe existe.
Actuellement je suis attentive à mes mots: quand je crois que quelque chose est complexe , je suis à nouveau dans un piège de ma perception: et je me rappelle: il existe une voie simple. Le temps d'une respiration, je peux rejoindre un espace plus doux où je sens mes fibres, mes fascias se détendre.
Le paradoxe est que ces derniers mois, j'ai au contraire expérimenté des états où je ne pouvais plus me déposer dans ces espaces. Et je sentais que c'était nécessaire de les traverser tel quel. Avant ça, mes outils étaient souvent mêlées de stratégies d'évitement. En renonçant à éviter, d'autres points de vue sont apparus: des noirceurs, des hontes profondes, des espaces terrifiés.... et avec eux, d'autres compréhensions sur ce que mes traits de personnalité ont voulu faire, créer ou cacher. Et puis comment ces différents courants profonds sont des énergies qui encodent aussi la réalité, d'une certaine manière...
Qu'on soit d'accord ou non avec ce que la vie nous apporte, elle a sa cohérence. Et ma conclusion, c'est qu'on ne peut pas la contrôler, la maîtriser. Pour moi, ces derniers mois, il y a eu un renoncement, quelque part en court de route. Un renoncement à la prétention de pouvoir faire quoique ce soit pour changer quelque chose, pour sauver quoique ce soit, dans les niveau profond de la conscience ou de l'énergie. Et quelque part, un niveau accru de respect. Ce renoncement me conduit non pas à ne rien faire ( pour moi ou pour les autres), mais au contraire à me rendre disponible à être là où la vie me place, là où on attend de moi un réponse qui me traverse, une action, peut-être? ou rie. J'apprends à être davantage disponible et encore plus attentive à ce qu'il se passe en moi/ à travers moi.
Et puis à un moment, même cette attention se dissout.
Elle devient subtilement non-attention, puis un milieu plus neutre. Le goût que ça a, c'est celui d'un ' je m'en fous' habité ! 🙃 C'est très étrange, et je le mentionne, parce que dans les témoignages reçus récemment, ce " je m'en fous " a été ressenti par pas mal de monde. Là, il y a deux cas de figure: la fatigue compassionnelle, qui peut émousser l'empathie, et le "je m'en fous" habité des deux polarités . C'est important de vérifier régulièrement où on en est... De mon point de vue, dans le second, on peut être empathique tout en restant dans un endroit calme et sincère. Dans le premier, on a plutôt un barricadement...
En tout cas, dans tous ces processus, de nombreuses identifications volent en éclat.
Parfois c'est cool, parfois, ça pique, parfois, c'est inconfortable.
Hé hé hé... la spiritualité new âge vend souvent une idée de fluidité pailleté... Le pire, c'est que je crois que certaines personnes en font vraiment l'expérience 😂😇 !
Mais il n y a pas de généralité, je crois.
Le chemin, le mien, le tien, c'est une aventure. Plus notre mental aime complexifier et plus éventuellement, il va y avoir des étapes ( et moi, mon mental adooore mentaliser! 🤪)
Pour moi, actuellement, il y a une énergie forte qui pousse à se réactualiser. J'ai l'impression qu'elle met une grosse pression dans nos systèmes qui se défendent: réaction d'égo, crises d'angoisses, dépressions planquées, dégoûts profonds... ça remonte, ça se montre enfin.
Et derrière, une énergie qui invite à quelque chose de plus simple, de plus clair: quelque chose auquel on aspire!
Mon apprentissage personnel est de naviguer dans les strates, d'autres iront autrement sur le chemin: tout a sa place.
Moi, je témoigne. A la fois de ma propre histoire, mais aussi, je suis le témoin sacrée de mes clientes qui évoluent, qui avancent à leur rythme.
Je témoigne de l'humanité et des possibles.
Personnellement, je sens une invitation à avoir foi, encore davantage en moi.
C'est paradoxal, encore: au fur et à mesure que je vois ma personnalité dans son ensemble, au fur et à mesure que des choses se dissolvent, il y a paradoxalement une invitation à soutenir inconditionnellement l'espace, l'univers que je suis.