Revendiquer sa place, ses droits, son royaume...
C'est la journée des droits de la femme, qui rappelle à quel point c'est lent, cette évolution de société. C'est une journée pour se rappeler toutes les femmes qui ont oeuvré, qu'elles soient connues ou non, qui ont milité, défendu leurs droits comme elles ont pu.
C'est souvent une journée amère, sous les posts lumineux qui parlent de féminins, ou sous les roses offertes à l'entrée des magasins.
C'est le constat: Les femmes sont encore sous représentées.
Pourtant, le Féminin s'exprime davantage ces dernières années. A coup d'initiations, de soins, de prises de conscience, tant du côté des femmes que de certains hommes qui ouvrent une brèche que d'autres suivront.
Ce sont des pistes d'espoir, mais qui évoluent le plus souvent dans des milieux parallèles.
Dans le quotidien, dans la " vraie vie normale", la plupart du temps, il y a des inégalités criantes, tous les jours.
Alors est-ce que la valorisation du féminin n'est destinée qu'à ce milieu fermé qu'est le soin et le développement personnel?
Que nenni.
Il y a des femmes qui évoluent dans des mondes d'hommes et qui sont reconnues, sans avoir besoin de se travestir ou de se masculiniser.
Je vais te partager l'histoire d'E. Elle est grande, belle, elle est magnétique, on la remarque...
Mais elle a l'impression de raser les murs. Elle a tendance à se courber, pour tenter de se cacher, malgré sa grande taille. Elle peut rougir quand on la regarde de façon soutenue, quand on lui fait un compliment, et peut avoir envie de détourner les yeux pour éviter une interaction trop forte.
En travaillant avec elle, nous sommes allées débusquer un ensemble de mémoires, dans sa vie d'enfants, et quelques unes dans le passé. Celles du passé sont particulièrement violentes, et impactent encore le présent.
Nous déblayons patiemment, soutenons ses parts intérieures, et petit à petit, elle émerge.
Elle commence à se redresser, à avoir moins peur.
Elle se réapproprie son corps, elle commence à prendre conscience de la validité de son intuition et de sa finesse. Elle écrit des articles qui tirent des larmes: elle est très talentueuse, et a de nombreuses cordes à son arc.
Déformation professionnelle, je la verrais bien accompagnante avec son oeil de lynx. Mais elle a envie de tenter de rentrer dans une entreprise, après une reconversion professionnelle.
Après avoir brillamment réussi son temps d'étude pour acquérir de nouvelles compétences, elle passe l'entretien d'embauche dans sa nouvelle boîte.
Il lui demande combien elle souhaite gagner. Elle lui annonce un chiffre, sans sourciller.
Au téléphone, elle me dit que c'est la première fois qu'elle ose avancer un chiffre, mais surtout, qu'elle le ressent, qu'elle se ressent comme totalement légitime à le demander, même si ce métier est nouveau pour elle.
Elle est prise, au tarif qu'elle a demandé. Peut-être que ce tarif est différent de celui d'un homme, mais ce n'est pas là que je veux t'emmener ( car ce n'est même pas sûr, et je ne suis pas fixée sur la comparaison...)
Ce que je veux te raconter, c'est l'après: en très peu de temps, elle reçoit un accueil inespéré. on la sollicite, on lui demande son avis, alors que, je le rappelle, elle n'a pas( encore ) d'expérience dans ce domaine.
Elle se sent à l'aise pour répondre, pour suggérer, pour taquiner, pour provoquer des prises de conscience, et se fait même remarquer par des managers ou chefs d'entreprise là où elle passe. Elle impressionne.
Je te raconte ça parce que je pense à toutes ces personnes qui évoluent dans une vie " normale", et qui parfois, pensent qu'elles doivent trouver le courage de tout révolutionner, alors qu'elles sont épuisées, inquiètes et se sentent sans énergie.
Le plus souvent, il ne s'agit pas d'une énergie à acquérir en plus.
Au contraire. Il s'agit de se dépouiller de certaines blessures, certaines croyances et de petit à petit, retrouver son intégrité.
Changer de posture n'est pas obligatoirement synonyme de rébellion. Il s'agit de retrouver un espace en soi, innocent, qui est notre socle et nous permet de relever la tête.
De cesser de courber l'échine en attendant que ça passe.
Ensuite, il y a souvent des choses qui découlent de ce retour à Soi: de nouveaux choix, de nouvelles façons de se positionner, de dire oui, ou non, de la façon la plus complète possible.
Un apprentissage d'une nouvelle posture et de nouveaux possibles.
Je crois que ce chemin, des femmes et des hommes en ont besoin actuellement.
Il y a des hommes qui ont envie aussi de remettre en cause les systèmes. Il y a des hommes qui souffrent aussi des critères de notre société.
Revenir à leur Essence leur permet à tous de ressentir la justesse ( ou non) d'une règle tacite, et d'oser la questionner, oser dénoncer ou faire autrement.
Oser la transparence: se renseigner sur les salaires des des uns, des autres: redéfinir de nouveaux critères pour mesurer une compétence, ou la valeur d'une action.
Certaines actions, comme de passer du temps à aller discuter avec d'autres personnes dans l'entreprises peuvent sembler non productives et pourtant, elles sont ce qui soutient un esprit d'appartenance et d'envie de contribuer dans l'entreprise. Elles sont le lien.
Prendre soin de son environnement, pour celles qui ajoutent des plantes, de la décoration n'est pas productif, et pourtant, permet la création d'un espace où il faut bon travailler...
Le potentiel des entreprises est en train d'évoluer.
Toucher à l'aspect des salaires serait un geste fort, impactant, un équilibrage ou un recadrage, selon le côté que lequel on se tient.
Mais en attendant, d'autres choses bougent.
Je fais le voeu, cette année encore, que ces entreprises puissent accueillir ce mouvement le plus vite, le mieux possible.
En attendant, j'oeuvre de mon côté, en reconnaissant, en nommant les énergies des personnes qui viennent me consulter, en leur créant un espace sacré pour qu'elles puissent se découvrir, se rencontrer, amplifier leur énergie et leurs priorités.