Les rituels ont longtemps été un sujet de fascination pour moi. J’aime leur attrait emprunt de mystère. J’aime les sons, les odeurs et les couleurs qui y sont rattachés.
Est-ce parce que quand j’étais petite, j’ai assisté plusieurs fois à des fêtes tamouls?
Est-ce une mémoire d’une autre vie, d’un autre temps ?
Toujours est-il que je me passionne pour les récits venant d’ailleurs racontant comment se connecter au visible et à l’invisible.
Et pourtant, bien que j’ai approché plusieurs point de vue ces dernières années, chamanisme, féminin sacré, communication avec les animaux, les plantes et les dévas et les guides, je me sens poussée à explorer plus loin encore, vers un endroit où il n’y a plus besoin de rituel, et même, parfois, plus besoin de mots.
C’est très déstabilisant pour moi, parce que j’aime les mots, justement.
Mais les mots, s’ils peuvent nous soulager en exprimant un senti, étiquettent, enferment dans une boite.
Parce que ce qui est défini ne peut alors plus changer.
Or j’ai l’intuition que la vie est un mouvement permanent. Le défini n’existe presque pas. Pas du tout, si ça se trouve.
Seuls nos sens nous permettent de nous confronter à nos limites physiques, mais si nous acceptons l’idée que tout est énergie et que tout n’est qu’un amas d’atomes séparés par du vide, alors même ces limites ne sont pas réelles.
C’est donc un état très curieux que je traverse parce que je me demande en quoi cela joue sur l’accompagnement que je vais proposer au fil du temps.
Jusqu’ici, je m’appuyais sur mes formations, mes rencontres, mes lectures. Mais tout ça tend à faire de la place à plus de silence.
« Je ne sais rien » . Cette phrase, prononcée par Socrate et reprise à de nombreuses reprises par de nombreuses personnes flotte dans l’air.
Quand quelqu’un vient me consulter, au delà de tout ce que je crois savoir, je ne sais rien.
Je découvre cette personne, son énergie, son unicité, et je ne sais pas, d’avance, ce qui va émerger d’une consultation.
Pas facile, dès lors,de parler de moi et des résultats que vous obtiendrez en me consultant !
Chaque histoire est uniqueMais dans mon expérience, chaque être est si unique et si précieux que deux histoires ne se ressemblent pas.
Et ce serait arrogant, je pense, de croire que je saurais à votre place.
Fort heureusement, les outils que j’ai choisi pour accompagner laissent beaucoup de place à chaque sagesse de l’être pour s’exprimer.
Parce que c’est ce que j’aime faire : donner la parole à la Sagesse, que vous soyez adulte, enfant, ou bébé. Chaque histoire a besoin d’être racontée, et je me sens honorée de la confiance dont font preuve mes clientes et clients, et enrichie de pouvoir rencontrer tant de diversité.
Finalement, tout revient à s’accepter comme on est!
Dans ce silence qui vient et qui s’installe, pour l’instant hors séance, j’observe que je suis partagée entre l’attirance et l’envie de remplir ce silence.
Il me semble à la fois très profond, et peut-être submergeant, inéluctable, avec un côté profondément ancré, quelque chose de l’ordre de la certitude. C’EST.
Et en même temps, j’observe de l’agitation : la peur de perdre des repères, de perdre de la magie que j’affectionne avec l’univers de la guérison, des rituels, etc…
Je ne sais pas si les deux univers peuvent s’articuler, ou s’il faut laisser aller l’un pour aller dans l’autre, parce que c’est un mouvement de mon âme.
Pour répondre à une inspiration de mon enfant intérieur, j’ai décidé de m’offrir un formation de lecture d’aura. Je ne sais pas si c’est en lien avec mon travail de thérapeute, mais je ressens que le besoin de magie est encore important pour mon être.
Et en même temps, cela ressemble à une contradiction par rapport au Silence, ou à la recherche de Présence qui s’exprime actuellement.
Mais vous savez ?
Nos contradictions sont nos richesses, nos mille nuances de couleurs.
Je peux me flageller, me juger en me disant que ce n’est pas logique, qu’une formation est un investissement et que ce n’est peut-être pas le moment, que je n’en suis peut-être pas capable, etc…
Mais avec le silence et la présence, j’ai juste envie d’accepter de voir ce qui va se passer.
Comme un épisode dont je suivrais l’intrigue, j’observe toutes ces pensées qui passent et je choisis de ne m’arrêter sur aucune.
J’ai beau avoir tout plein d’outils, la Vie s’exprime en moi de la même manière qu’en vous :
Parfois, des pans entiers de ma vie semblent s’écrouler, à des endroits où je pensais pourtant avoir pris le temps de les consolider, de les construire avec bienveillance.
Ce n’est pas plus confortable pour moi que pour vous, mais grâce à ces outils que je vous transmets au fil des séances, je peux plus rapidement sortir de mon état de peur ou de souffrance pour commencer à voir les choses avec compassion.
Aparté, : il n’y a jamais rien de définitif : en moment de « crise », je sors momentanément de ma peur pour y replonger aussitôt, tout comme vous.
Les pensées qui reviennent en boucle, les boules d’angoisse, je connais aussi.
C’est la raison pour laquelle je cherche à être à l’écoute de moi, le plus possible, pour ne plus me laisser aspirer dans la douleur à laquelle mes pensées me font croire.
Tout ça est un processus que nous vivons encore et encore et encore jusqu’à une certaine maîtrise.
La vie ne nous permet pas de rester dans un état figé parce que être figé, c’est être mort.
Et il est tout à fait possible de laisser derrière soi des pensées et des croyances qui nous blessent, mais quoiqu’il arrive, au fur et à mesure que vous avancez, il y a de nouveaux défis.
Pour l’heure, je vis une série de défis cette année et je choisis de les vivre le plus possible dans l’amour.
De moi, de l’autre. Je ne souhaite pas blesser qui que ce soit dans mon cheminement, et mon intention est toujours de favoriser la communication pour ouvrir un espace où se rejoindre, au delà du bien et du mal.
Article écrit en février 2016