Récemment, sur FB, je parlais de ma joie d'avoir senti enfin quelque chose qui allumait de la joie en moi. ( Un projet qui englobe un certain nombre de mes valeurs va naître prochainement..)
Le mot "enfin" n'est pas de trop. Cela fait des mois que certaines choses tournaient et retournaient sans trouver de place, sans trouver de sens.
J'aimerais faire le point sur la notion d'alignement/ joie/ excitation/ (#paillettesetlicornesauchampagne) .
Parce que quand c'est tout blanc ou tout noir, ce n'est pas la réalité.
La réalité, c'est que tu peux être intuitive, alignée et traverser des moments d'une noirceur effrayante. Par noirceur, je ne parle pas du bien et du mal, hein... Je te parle de dépression ( dé-pression: quand une pression retombe... ), de vide abyssal, de non-Sens, de non-Vie.
Les énergies dont je parlais ce matin ont un effet radical.
Ces énergies, je les sens présentes depuis des années, et à chaque vague, quelque chose s'effondre: des pans de croyances, des pans de personnalités, des pans de comportements d'adaptation et de survie.
Et derrière, une vulnérabilité extrême.
Ces derniers mois, j'ai discuté avec des personnes dont j'admire l'intelligence ( à tout point de vue) , la profondeur, la lucidité, la vérité dans laquelle elles sont. Toutes m'ont parlé de ce qu'elles ont traversé ces derniers mois, et ça a résonné profondément avec ce que je vivais aussi.
D'un côté, des perceptions fines, des capacités d'accompagnement d'autrui ultra précises, performantes, même.
D'un autre, du côté humain, des états de désarroi profonds, des non-sens tellement grands que l'envie de mourir est là, très présente auprès d'elles.
Dans ces espaces, pas d'espoir, pas de perspective, pas de " ça ira mieux". Rien.
Il se peut que tu vives quelque chose de similaire.
Il se peut que les posts joyeux résonnent douloureusement avec ce que tu traverses.
Je ne sais pas s'il y a des mots qui peuvent consoler, parce que pour ma part, ces mots n'atterrissaient pas en moi. Même pas.
En revanche, je veux que tu saches que tu n'es pas seul.e. Et que d'autres traversent ça en ce moment.
Je sens, personnellement, que c'est un mouvement qui part d'une énergie d'intégrité, de lucidité, une grande claque pour embrasser tout ce qui est.
Mais c'est une claque qui soulève tout. La poussière planquée sur le tapis, les plâtres sur les murs qui s'effrite... Voire même, la maison qui s'écroule, en ne gardant que la façade, et éventuellement, un mur porteur.
En 2019, j'avais reçu une fulgurance qui me montrait un certain nombre de choses qui allaient arriver. Donc un bouleversement tel que de nombreuses personnes allaient perdre pied, décompresser.
Dans un monde où tout vacille, et où les gens se rendent compte à tel point ils vont mal, chacun essaie de tirer son épingle du jeu, quelques temps... jusqu'au moment où ça ne suffit plus.
Il faut alors s'arrêter, faire un état des lieux douloureux, et long.
Que tu sois aligné.e ou non, le travail est le même pour tout le monde.
Être aligné n'est pas le bon plan pour te planquer... et même si une part de toi clame qu'elle veut tout voir et tout embrasser, tu peux aussi avoir des parts de toi qui en ont marre, qui n'en peuvent plus, qui hurlent qu'elles n'ont pas signé pour ça.
Il n'y a pas de raccourcis.
Mais ce travail est nécessaire. C'est un travail à la fois individuel et collectif.
Pour ma part, j'ai vécu cette semaine, cette impression d'avoir enfin quelque chose qui a du sens, un projet que je trouve suffisamment beau pour avoir à nouveau envie d'investir mon énergie là.
Mais j'ai aussi des parts de moi qui ont peur. Elles ont été réduites en bouillie dans la chrysallyde pendant des mois, et elles ne savent plus si elles peuvent se faire confiance, si elles peuvent agir en préservant adéquatement leur énergie.
Dans mon cas, en tant que Projector 5/1, en human design, utiliser mon énergie à bon escient est un réel enjeu.
Et quelque part, je sens que la déconstruction que j'ai vécu est aussi en lieu avec quelque chose d'un enseignement sur comment être moi, réellement, comment être ce que je suis, et utiliser correctement mon corps, mon énergie.
Mes parts ont peur de ne pas avoir encore compris toute la leçon. D'un autre côté, la Vie n'attend pas que je sois prête. Quand je ressens/ reçois une impulsion, j'apprends à la suivre de l'intérieur.
Ce " de l'intérieur ", c'est l'enseignement que j'ai vécu depuis des mois. Je ne sais même pas comment le mettre en mot. Mais la sensation est très particulière, et je sens que c'est ça qui est à vivre.
C'est ce qui infuse mes projets futurs.
Mon partage ne vise pas à te vendre l'idée que ça ira mieux, qu'il faut penser positif ou y croire.
A l'endroit où tu es peut-être, tout en toi crie au bullshit. En mode: la vie, c'est du bullshit.
J'ai attendu pendant des mois que l'énergie se remette en mouvement.
Je ne sais toujours pas si c'est le cas, là maintenant, à J+ 2 après avoir écrit la structure de mon projet.
Les derniers mois m'ont tellement décapée, que je ne m'attends à rien sur ce plan.
Je sais juste qu'il y a des parts de moi qui continuent à travailler et à aimer les interactions avec mes client.e.s: ça a été mes murs porteurs pendant des mois, pendant que le reste se repixellisait. (Et je suis pleine de gratitude pour la confiance, les enseignements partagés, et la reconnaissance de tout le travail de ces dernières années, qui me permet de travailler comme ça avec mes clientes! )
Le reste, c'était visiblement tout ce qui était en lien avec mes émotions plus personnelles: amitié, famille, élan de vie, fondations profondes de mon existence sur terre....
Mon seul conseil, est de mettre un pied devant l'autre. Pas après pas.
Apprendre à ne pas s'agiter, à ne pas chercher de solution immédiate. De vivre le processus, de son mieux.
Parce que je crois qu'il n'y a rien d'autre à faire. Pas de solution miracle, pas de raccourcis.
Et puis, en extérieur, faire les choses que tu sais faire. Là aussi, un pas à la fois.
Ne pas se forcer à faire des choix sur la notion de joie si la joie n'est plus ( pour le moment) . La joie ne se commande pas.
Être attentive à la pression actuelle, dans l'univers du coaching: "devoir trouver un sens, de la joie, de l'excitation".... Il n'y a pas de devoir.
Simplement, si tu ressens une impulsion, apprends à la suivre.
En l'absence d'impulsion, reste avec le non-élan. Et éventuellement, de temps en temps, teste de nouvelles choses avec innocence et curiosité.
Je n'ai pas découvert d'autres recettes.
Mes connaissances m'ont permise juste de reconnaitre les moments où des pensées me mettaient en pression. Les "je dois", les "il faut", les "je leur dois ça". J'ai pu, parfois après beaucoup de résistances, désactiver pas mal d'injonctions intérieures.
ça m'a fait faire des tonnes de deuils. De ce que j'étais, de ce que je croyais être, de ce que je voulais être.
Maintenant, je me sens comme une page blanche, avant chaque rdv : aucune certitude, juste la conscience que dans la rencontre, tout est là et que tout se passe comme ça se passe.
Pas de stratégie, pas de préparation. L'apprentissage est de vivre réellement au temps présent.
Mes outils ne me servent qu'à enlever les obstacles à ce qui est présent. ...