J’ai eu le plaisir, le week-end dernier d’écouter Isabelle Padovani pendant tout un week-end.
C’est pour moi une source d’inspiration et de réflexion, et je me sens pleine de joie à l’idée de partager quelques-unes de mes notes avec vous.
Il est naturel d’éprouver de l’aversion pour certaines personnes. Cette réaction non avouable se joue en quelques millièmes de secondes, et est apparemment basé sur tout un tas de paramètres que notre cerveau a analysés, créés à partir de notre histoire familiale, cellulaire ou même atomique.
Mais du coup, cette réaction physiologique met un sérieux frein à notre volonté d’être dans l’amour inconditionnel et de garder le cœur ouvert, n’est-ce pas ?
Dans l’approche de la CNV, la Communication Non violente, Marshall Rosenberg avait à cœur deux axes :
le premier, un axe social, visait à réfléchir sur l’élan de contribuer aux bien-être de l’humanité.
Le second avait un aspect plus spirituel, puisqu’il s’agissait de garder le cœur ouvert.
Et ça, c’était justement l’objet de mes réflexions de la semaine dernière : comment garder le cœur ouvert en dépit des conditions extérieures, des disputes, des peurs, des mauvaises nouvelles, de la fatigue, de la tristesse, de la colère…
Bref : tout ce que tout être humain normalement constitué vit plusieurs fois par jours/semaines ou années.
Garder le cœur ouvert lorsqu’on reçoit un « non » ou une opposition :Personne n’aime s’entendre dire non. Du moins, la grande majorité des personnes n’aime pas ça et réagit en se sentant blessée, rejetée, et va même développer des stratégies diverses et variées pour éviter cela :
- Eviter les conflits
- Détourner l’attention
- Ne pas demander la permission et se servir
- Envahir l’autre ou le manipuler
- Ne jamais demander ou poser une question de peur d’avoir une réponse négative
Bien souvent, quand on reçoit un non, ou une opposition, nous ressentons dans notre corps des sensations pas forcément agréables :
- sensation de serrement
- impression d’une énergie lourde, allant vers le bas
- un coup dans le plexus
- un malaise indéfinissable..
Quelque soit la manifestation, notre corps a tendance à se cristalliser autour de cette sensation pour essayer de la bloquer.
Notre corps, notre ego ont pour mission de nous protéger, et en cherchant à isoler la sensation, à la mettre de côté en la bloquant, ils visent à nous éviter de souffrir.
Sauf que…
Plus une sensation est bloquée, plus on la contracte, plus elle nous paraît intense.
Nous avons tous et toutes fait maintes et maintes fois l’expérience de la « boule au ventre ». Cette intensité-là, nous la rencontrons aussi dans nos voix intérieures, qui représentent des aspects de nous.
Accueillir, c’est donner de l’espace.
C’est accepter d s’ouvrir à 100% à notre douleur, à notre souffrance…ou à notre fermeture.
Au lieu de chercher à s’ouvrir à tout prix à l’amour, voire même à chercher à forcer le passage de l’amour en feignant d’ignorer la douleur, nous sommes inviter à écouter vraiment ce qui se vit en nous. Honnêtement.
Je vais maintenant vous proposer la vision de la CNV.
Il s’agit d’un processus très concret pour apprendre à être avec soi.
Se tenir à l’écoute, se donner de l’empathie à nous-même.
C’est un processus qui demande du temps parce qu’il s’agit d’écouter toutes les voix qui crient en nous :
Par exemple,celle de la peur qui vous a fait crier sur votre enfant.
Puis celle du jugement : « c’est mal de crier sur son enfant ».
Puis celle de la colère : « c’est de sa faute, il l’a bien cherché » .
La tristesse : « Je n’arrive pas à arrêter de crier ».
Puis celle de la honte : « Je me sens nulle ! »
Sous chacune de ses voix se cache un besoin :
Besoin que notre enfant soit en sécurité (et qu’il ne traverse pas la route seul),
Besoin de reconnaître que que ce n’est pas votre rêve de crier sur votre enfant,
Besoin d’empathie : ce n’est pas facile de vouloir changer et de se rendre compte à quel point le chemin est long
Besoin d’être reçu comme un cadeau par nos proches, et pas comme une personne dérangeante ou terrifiante…
Je vous nomme quelque-uns des besoins qui pourraient se poser dans cet exemple, mais chaque personne est unique, et chacune va réagir de façon unique.
L’avantage de se connecter aux besoins, c’est qu’à partir de cette espace, on va en général avoir envie de mettre en place une énergie plus active et rayonnante pour rencontrer nos besoins réels et éventuellement formuler des demandes.
Parce que j’ai besoin que tu/ qu’il reste près de moi n’est pas un besoin. Chaque fois que vous aurez un « j’ai besoin que tu … », ce n’est pas un besoin, mais une stratégie.
C’est une nuance importante, parce que dans la langue française, on confond bien souvent les deux :
Par exemple, « j’ai besoin de boire » est en réalité un besoin d’hydratation
« J’ai besoin d’une maison » est en réalité un besoin d’un abri…
Dès qu’on implique les autres ou des conditions extérieures, nous sommes dans les stratégies.
Et parfois, un « Non » à une demande est un « Non » à la stratégie, mais pas au besoin qui est en dessous.
Je trouve que cette nuance est très importante à nous approprier, mais aussi à transmettre à nos enfants.
Les enfants, bien souvent (et nous, adultes, encore parfois) pensent que lorsqu’on leur dit non, on dit non à ce qu’ils sont, à leur Être.
Or un parent peut dire non à la stratégie de son enfant consistant à écrire sur les murs et oui à son besoin d’expression et de créativité en lui proposant de faire un mandala avec des fleurs et des bois flottés !
Quand on se connecte aux besoins, on ne voit plus l’autre comme un ennemi, mais comme un être humain qui cherche la satisfaction de ses propres besoins.
Comme repère, Isabelle Padovani a un mantra qu’elle se répète souvent :
« Quand il dit non à ma demande, il dit oui à l’un de ses besoins. »
Se rappeler de cette phrase peut vous permettre de ne pas prendre le « non » defaçon personnelle, et ensuite d’essayer de comprendre de l’autre, de lui poser la question et/ou de lui permettre de prendre conscience de son besoin et de l’exprimer.
Dans ce processus, il arrive que la personne, se sentant soulagée d’être entendue ait ensuite le goût de vous dire oui.
Et même lorsque ce n’est pas le cas, le non semble alors beaucoup plus facile à accueillir parce que cette fois, il a un sens.
Le besoin de sens est un besoin important de l’être humain et motive la plupart de nos questions.
Or, ce qui n’a pas de sens pour nous en a pour notre interlocuteur !
Lorsque l’autre nous dit non, il n’a pas de volonté de nous blesser, mais il cherche, plus ou moins adroitement à communiquer son besoin.
Même dans le cas d’une personne qui prend un malin plaisir à vous dire non pour vous embêter, on peut se connecter à son besoin qui est peut-être dans un premier temps un besoin d’expression de sa blessure, et plus loin encore, de sa tristesse de ne pas être accueilli comme un cadeau précieux.
Je ne sais pas ce que ça vous fait, mais moi, je suis profondément touchée par la profondeur du processus de la CNV que j’avais découvert dans « Les mots sont des fenêtres (ou bien des murs) de Marshall Rosenberg et qui est l’une de mes bibles favorites.
J’ai encore quelques notions- clés à vous partager dans mes articles suivants, mais je ne peux que vous encourager à lire, découvrir par vous-même cette pratique pour vous faire votre propre opinion.
Attention: Ces quelques notes sont une interprétation de ce que j’ai compris et ressenti pendant le stage, et en aucun cas les paroles littérales d’Isabelle. Pour découvrir son travail, je vous invite à visiter sa chaîne Youtube ou son site internet.
J’aimerais beaucoup savoir ce que ce premier partage évoque en vous, alors n’hésitez pas à commenter l’article sur ma page FB
article écrit en juin 2015